- CONTEXTE
Le manioc est une culture stratégique pour la sécurité alimentaire et le développement économique de la Côte d’Ivoire. Il contribue à la sécurité alimentaire de millions de personnes, notamment dans les zones rurales, et fournit des matières premières pour l’industrie agroalimentaire. La filière manioc représente environ 10% du produit intérieur brut (PIB) agricole et 2% du PIB national.
Le pays occupe le deuxième rang africain en termes de production, après le Nigeria. Aussi, le manioc occupe le deuxième rang en termes de production après le maïs sur le plan national. Il représente la deuxième source de calories après le riz et fournit des revenus à plus de 4 millions de producteurs, transformateurs et commerçants
Quant aux acteurs, ils sont nombreux et diversifiés, allant de la recherche aux pépiniéristes, des producteurs aux transformateurs, en passant par les transporteurs, les commerçants, les consommateurs et l’Administration.
En 2022, grâce à la mise en œuvre du Plan National de Développement du Manioc (PNDM), la filière devrait connaître une croissance significative en termes de productivité, de transformation et de valorisation.
Selon les projections, la production de manioc devrait atteindre 12 millions de tonnes en 2022, soit une augmentation de 20% par rapport à 2020.
Relativement au taux de transformation elle devrait également s’accroître, passant de 30% à 50% de la production totale. Ce qui permettrait de créer plus de 200 000 emplois directs et indirects.
- DEFIS A RELEVER
La production et la transformation du manioc sont confrontées à de nombreux défis, tels que les maladies, les ravageurs, le changement climatique, le manque d’infrastructures et de marchés, et la faible qualité des produits dérivés.
Afin de relever les défis ci-dessus et de promouvoir le développement durable du secteur du manioc, plusieurs programmes sont actuellement en cours de mise en œuvre par le gouvernement, en partenariat avec des organisations internationales, des instituts de recherche, des organisations non gouvernementales et des acteurs privés.
- PROGRAMMES EN COURS DE MISE EN ŒUVRE
Ces programmes visent à renforcer les capacités des producteurs et des transformateurs de manioc, à améliorer la productivité et la qualité des variétés de manioc, à développer des chaînes de valeur compétitives et inclusives, à favoriser l’innovation et la diversification des produits à base de manioc, et à accroître l’accès aux marchés nationaux et régionaux.
Parmi ces programmes, on pourrait mentionner :
– Le Projet d’appui au développement agricole en Côte d’Ivoire (PADACI), financé par la Banque africaine de développement (BAD) et mis en œuvre par le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER). Ce projet vise à améliorer la productivité et la compétitivité des filières agricoles prioritaires, dont le manioc, à travers le renforcement des services de conseil agricole, la diffusion de technologies améliorées, l’appui à l’organisation des producteurs, la facilitation de l’accès au crédit et aux intrants, et la construction d’infrastructures rurales.
– Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), financé par la Banque mondiale (BM) et mis en œuvre par le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et le Centre national de recherche agronomique (CNRA). Ce projet vise à renforcer la résilience des systèmes pastoraux face aux changements climatiques, à travers l’amélioration de la gestion des ressources naturelles, la promotion de l’intégration agriculture-élevage, l’appui à la diversification des sources de revenus des pasteurs, notamment par la valorisation du manioc comme aliment pour le bétail.
– Le Projet d’appui au développement des filières vivrières en Côte d’Ivoire (PADFIV), financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et mis en œuvre par l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER). Ce projet vise à accroître les revenus et la sécurité alimentaire des petits producteurs et transformateurs de cultures vivrières, dont le manioc, à travers l’amélioration de l’accès aux services financiers ruraux, la promotion de l’entrepreneuriat rural, le renforcement des capacités techniques et organisationnelles, et l’appui à la création de plateformes multi-acteurs pour le dialogue et la concertation.
– Le Projet d’appui au développement du secteur privé agricole en Côte d’Ivoire (PADSPA), financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Ce projet vise à soutenir le développement du secteur privé agricole, notamment dans les filières du manioc, du riz et du maïs, à travers l’amélioration de l’environnement des affaires, le renforcement des capacités des organisations professionnelles agricoles, la facilitation de l’accès aux marchés nationaux et régionaux, et l’appui à l’innovation et à la qualité des produits.
– Compact Côte d’Ivoire pour l’Alimentation et l’Agriculture de l’Union Africaine a un volet sur le programme de développement de la chaîne de valeur du manioc dans le centre et le sud du pays : appui aux systèmes de production agricole ; transformation et valorisation des produits dérivés du manioc ; renforcement des circuits de distribution et de commercialisation du manioc et des produits dérivés.
Source : Arcadius Patrice N’CHO
Mail : lacotedivoireagricole@gmail.com
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