FILIERE MANIOC
Résumé
Le développement du marché chinois et de la demande intérieure des pays du Sud-Est asiatique pourrait conduire au cours des prochaines années à un développement du commerce de manioc entre l’Afrique et la Chine.
Aussi, la Côte d’Ivoire exporte principalement du manioc frais ou sec à destination de l’Union Européenne (Belgique, France, Pays-Bas, Royaume-Uni), des États-Unis et du Canada.
L’exportation du manioc et dérivés (attiéké, amidon, placali, etc) est présente et en nette progression dans les pays de la sous-région ouest-africaine, centrale voire australe.
- L’offre de manioc au niveau mondial et dans la sous-région
La production mondiale de manioc était de 283 millions de tonnes en 2013 d’après les estimations de la FAO (FAOSTAT) ; les cinq premiers pays producteurs (Nigéria 53 Mt, Thaïlande 32 Mt, Indonésie 24 Mt, Brésil 21 Mt et République Démocratique du Congo 16,5 Mt) fournissent à eux seuls plus de la moitié de celle-ci.
Durant les dernières années, on note une légère diminution de cette production due à des sécheresses, à une baisse des prix et à des changements politiques. En 2016, elle est estimée 278 millions de tonnes.
En Afrique de l’Ouest, les pays forestiers tels que le Nigeria, le Ghana, le Sierra Leone, le Bénin, la Guinée et bien sûr la Côte d’Ivoire, sont des pays producteurs, tandis que les pays sahéliens, peu adaptés à la culture du manioc, n’ont que des productions très faibles et tendent à importer du maïs des pays côtiers.
En 2016, la production ivoirienne est estimée à 4,5 millions de tonnes et a occupé le 4ème rang africain après le Nigéria, le Ghana et le Bénin d’après la FAO.
- Les échanges commerciaux internationaux de manioc
Il convient de distinguer, au niveau international, deux filières principales de commercialisation du manioc : le manioc brut, commercialisé frais ou sec, et l’amidon de manioc, obtenu après transformation (différents procédés selon l’usage auquel on le destine).
Le commerce international de manioc frais est principalement concentré en Asie. Le Sud-Est Asiatique concentre aujourd’hui plus de 95% des échanges mondiaux de manioc.
Les échanges commerciaux internationaux sont dominés par la Thaïlande, 1er exportateur mondial avec plus de 7 millions de tonnes exportées en 2014, qui couvre à elle seule près de 75% des volumes exportés.
Le principal importateur mondial de manioc frais ou sec est la Chine, dont les importations sont en progression (8 650 000 tonnes en 2014, ce qui correspond à plus de 85% du volume total des importations déclarées).
En Chine, le manioc est principalement utilisé dans l’agro-industrie, notamment comme ingrédient dans la fabrication d’aliment du bétail mais également d’alcool, d’agro-carburants[1].
Le marché international du manioc reste donc principalement un marché sous régional avec des échanges entre le Sud-Est Asiatique exportateur et la Chine grosse consommatrice de manioc.
Le développement du marché chinois et de la demande intérieure des pays du Sud-Est asiatique pourrait conduire au cours des prochaines années à un développement du commerce de manioc entre l’Afrique et la Chine.
Mais dans ces échanges, les pays d’Afrique de l’Est, plus proche et historiquement mieux connecté au marché asiatique devraient avoir un avantage comparatif important et conquérir les principales parts de marché disponibles.
Au niveau international, la Côte d’Ivoire exporte principalement du manioc frais ou sec à destination de l’Union Européenne (Belgique, France, Pays-Bas, Royaume-Uni), des États-Unis et du Canada.
Par ailleurs, on note que le premier importateur de la sous-région est le Sénégal, principalement d’amidon de manioc en provenance d’Asie du Sud-Est (la Thaïlande et le Vietnam comme principaux fournisseurs), probablement principalement pour l’amidonnage des toiles de basin.
[1] http://es.golden-trade.com/cnt/gt/default.asp?catid=34431&agg=3225&parid=34246