Intitulée « Nourrir l’Afrique : stratégie pour la transformation agricole de l’Afrique, 2016-2025», cette stratégie a été approuvé à l’unanimité, mercredi 22 juin 2016, par les administrateurs du Groupe de la Banque réunis à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Cette nouvelle stratégie vise à éradiquer la faim et la pauvreté rurale en Afrique dans les dix ans à venir. Pour ce faire, elle mise sur une transformation fondée sur un développement à grande échelle de l’agriculture en tant qu’activité commerciale à forte valeur ajoutée, stimulée par le secteur privé et soutenue par le secteur public, et qui recourt à des mécanismes de financement innovants.
Pour atteindre de tels objectifs, à la BAD, l’on reconnait qu’il faudra accroître la productivité, la valeur ajoutée et les investissements en infrastructures, mettre en place un environnement favorable à l’industrie agroalimentaire, catalyser les flux de capitaux et préserver le caractère inclusif et durable de l’agriculture et sa capacité à fournir une alimentation de qualité, et ce, de manière coordonnée.
La stratégie de transformation définit 15 chaînes de valeur prioritaires pour des produits de base, en fonction de zones agro-écologiques précises. Le but étant d’atteindre l’autosuffisance pour certains produits comme le riz, le blé, le poisson, l’huile de palme, l’horticulture et le manioc ; de gravir les échelons des chaines de valeur pour les produits principalement destinés à l’exportation comme le cacao, le café, le coton et les noix de cajou ; d’assurer la sécurité alimentaire au Sahel grâce au sorgho, au mil et à l’élevage ; et d’exploiter le potentiel de la savane guinéenne pour la production de maïs, de soja et de bétail.
La stratégie « Nourrir l’Afrique » soutient qu’il est possible d’inverser la situation d’un continent qui dépense chaque année 35,4 milliards de dollars EU pour ses importations de denrées alimentaires, alors qu’il héberge près de 65 % des terres arables sous-exploitées dans le monde.